Eugène Reymond naît à St-Sulpice en 1835, dans une famille aisée de mécaniciens horlogers. Il s’engage en 1852, à 16 ans, comme matelot dans la marine marchande et effectuera près de 40 traversées de l’Océan Atlantique sur les grands navires marchands. Il débute comme simple marin, puis devient secrétaire, officier en second et enfin capitaine.

Les lettres qu’il écrit à ses parents témoignent de son excellente éducation. Il y transparaît les valeurs familières alors aux gens de la campagne telles que l’amour du travail, de l’instruction, de la religion et de la famille. Eugène décrit, souvent avec humour, sa vie aventureuse, des naufrages auxquels il assiste, les soucis pratiques du quotidien, mais aussi ses rapports aux gens, ses espoirs, ses sentiments et sa vision de la vie où la parenté joue un rôle primordial.

Tout en éclairant la personnalité d’un jeune homme au destin particulier, ces écrits donnent aussi de nombreux détails sur le commerce maritime à une époque où seuls encore les navires à voile traversent les océans, dans des conditions difficilement imaginables aujourd’hui. La dernière lettre d’Eugène, en 1860, raconte son naufrage devant Shangaï, et son sauvetage, à la manière d’un roman d’aventure haut en couleur.

Eugène mourra de dysenterie en mer de Chine à l’âge de 25 ans. Ses parents ne l’apprendront que six mois plus tard, et entreprendront alors de rédiger le récit du destin exceptionnel, interrompu brusquement, de ce fils très aimé. Le fonds famille Reymond, qui comprend de nombreux autres souvenirs de cette famille du Val-de-Travers a été versé aux AVO (Association pour la conservation des Archives de la vie ordinaire) en 2019.

Nos remerciements à nos 3 conservateurs (Françoise Bonnet Borel, Nicolas Liénert et David Jucker).

Lectures par le comédien M. Raymond Pouchon.

La Bibliothèque publique de Neuchâtel