07.04.2025 - 18h30
« La démocratie directe, est-elle populiste ? »
Francis CHENEVAL, Université de Zurich
ILCF, Institut de langue et civilisation françaises
« Étant donné que les partis dits populistes de différents pays européens réclament explicitement plus de démocratie directe et que certains d’entre eux au moins s’inscrivent dans une certaine continuité historique avec les courants fascistes ou pêchent actuellement en partie leurs voix dans ces eaux troubles, je souhaite soumettre l’accusation de démagogie en tant qu’accusation de populisme à une analyse institutionnelle aussi complète que possible. Je tenterai de répondre à la question de savoir si la démocratie directe favorise le populisme ou si elle doit être considérée comme populiste dans son ensemble. Je montrerai tout d’abord que les référendums doivent être compris comme faisant partie des institutions démocratiques. La démocratie directe ne peut donc pas être considérée comme un contre-modèle de la démocratie représentative. Il existe des démocraties purement électorales et des systèmes mixtes qui comprennent des élections et des votations. Les deux sont des systèmes de démocratie représentative. Deuxièmement, je clarifierai la notion de populisme qui sous-tend mon exposé. Troisièmement, j’expliquerai brièvement en quoi le populisme est problématique d’un point de vue théorique. Quatrièmement, je répondrai concrètement aux questions et soutiendrai la thèse selon laquelle les systèmes démocratiques mixtes ne favorisent pas le populisme. Il faut au contraire partir du principe que la démocratie directe a un effet modérateur sur le populisme dans un système démocratique mixte. »
GenPhil